Encore une fois, mes publications livresques sont bien sporadiques alors que je m'étais dit que ce serait sympa d'être plus régulière et de vous partager au fur et à mesure mon avis sur mes lectures. En plus, j'avoue que le titre "My last readings" n'est pas tout à fait exact puisque cette lecture date de l'année dernière (et le brouillon de cet article traine depuis un bon moment). Mais pour tout vous dire, entre temps, j'ai surtout relu beaucoup de bouquins se trouvant déjà dans ma bibliothèque ainsi que d'autres romans sympas mais pas vraiment des coups de cœur. Du coup, je crois qu'il est grand temps de vous partager mon avis à propos de ce bouquin qui m'avait vraiment marquée et d'une autrice que j'adore: Joyce Carol Oates.
Blonde, de Joyce Carol Oates
► Quatrième de couverture:
Alors, en début de soirée, ce 3 août 1962, vint la Mort, index sur la sonnette du 12305 Fifth Helena Drive. La Mort qui essuyait la sueur de son front avec sa casquette de base-ball. La Mort qui mastiquait vite, impatiente, un chewing-gum. Pas un bruit à l'intérieur. La Mort ne peut pas le laisser sur le pas de la porte, ce foutu paquet, il lui faut une signature. Elle n'entend que les vibrations ronronnantes de l'air conditionné. Ou bien... est-ce qu'elle entend une radio là? La maison est de type espagnol, c'est une "hacienda" de plain-pied; murs en fausse briques, toiture en tuiles orange luisantes, fenêtres aux stores tirés. On la croirait presque recouverte d'une poussière grise. Compacte et miniature comme une maison de poupée, rien de grandiose pour Brentwood.
La Mort sonna à deux reprises, appuya fort la seconde. Cette fois, on ouvrit la porte.
De la main de la Mort, j'acceptais ce cadeau. Je savais ce que c'était, je crois. Et de la part de qui c'était. En voyant le nom et l'adresse, j'ai ri et j'ai signé sans hésiter.
► Mon avis:
J'avoue, la quatrième de couverture ne vous renseigne pas des masses sur ce livre. Mais peut-être, grâce à la couverture, aurez vous découvert le sujet: Marilyn Monroe.
J'aime beaucoup l'écriture de Joyce Carol Oates. J'ai déjà lu pas mal de ses romans mais celui-ci est l'un de ceux que je voulais vraiment lire depuis quelques années. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de l'entamer.
Il ne s'agit pas d'une biographie de Marilyn mais d'un roman basé sur sa vie. D'ailleurs, dès les premières pages, l'auteur nous averti qu'il s'agit bien d'une fiction et non d'un document historique, que fiction se mélange aux faits réels et qu'en aucun cas, il ne s'agit d'une biographie.
Les 1110 pages retracent la vie de Marilyn Monroe, alias Norma Jeane Baker, l'actrice iconique des années 50. Son enfance avec sa mère perturbée et malade à laquelle elle fut retirée, son obsession pour son père qu'elle ne connaîtra jamais, l'orphelinat et les familles d'accueil, son mariage à 16 ans, ses débuts d'actrice, son succès, ses relations avec les hommes et ses différents mariages et puis, ses addictions aux médicaments et l'alcool, jusqu'à sa mort à seulement 36 ans. Bref, le parcours de cette grande actrice d'Hollywood au destin tragique.
On s'attache énormément au personnage de Norma Jeane, à la fois forte et si fragile, dans ce monde hostile qu'est Hollywood, ce monde d'hommes où elle n'est considérée que comme un tas de viande, un objet sexuel, une vache à lait qui rapporte. Exploitée, haïe, méprisée et à la fois, adorée. Et son besoin incessant d'être aimée, à n'importe quel prix, surtout par les hommes, dont ses relations amoureuses seront le reflet de son énorme vide paternel (père dont elle ne connaîtra même jamais le nom). On la voit dériver, s'effondrer, perdre pied et l'on sait fatalement que les choses ne s'arrangeront pas pour elle. Comme toujours chez Joyce Carol Oates, ses personnages sont torturés et évidemment, Norma Jeane ne fait pas exception.
Et même si l'on sait qu'il s'agit d'une fiction, on ne peut s'empêcher de vouloir démêler le vrai du faux. Du coup, parallèlement, je me suis pas mal renseignée sur Marilyn.
Bref, j'ai vraiment adoré ce roman et je suis contente de l'avoir enfin lu. La fin de ma lecture s'achève avec beaucoup de peine pour Norma Jeane et pour la vraie Marilyn. Ne vous effrayez pas de son épaisseur car une fois que vous l'aurez commencé, vous ne pourrez plus le lâcher. Je vous le conseille à 100%!
► Ma note:
★★★★★
- Monday, June 25, 2018
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